Depuis plusieurs dizaines d’années, les animaux de compagnie partagent notre environnement et nos modes de vie. On considère désormais un animal comme un compagnon, alors qu’il était simplement utile avant : un chien chasse ou défend un territoire, un chat débarrasse une grange de ses nuisibles… Mais à lui laisser une place à l’intérieur du foyer, les animaux ont présenté des maladies nouvelles, liées à leur longévité ou leur consanguinité (pour la “race”). Pour éviter de les voir souffrir, la médecine vétérinaire se spécialise vers des thérapies alternatives pour soulager nos amis à 4 pattes (ou plus).
Aromathérapie, phytothérapie... attention! animaux hypersensibles
Quand on parle de médecine naturelle, la plupart du temps on se focalise sur des produits pour traiter, comme les huiles essentielles. Or, avec un odorat bien plus développé que celui des humains, dû au grand nombre de cellules réceptrices qu’ils possèdent, les animaux sont aussi beaucoup plus vulnérables aux effets secondaires des produits fortement concentrés. Il est donc impératif de les utiliser avec de multiples précautions, la première étant les conseils d’un vétérinaire, si possible aromathérapeute. Joelle Robyns est vétérinaire depuis 26 ans et pratique l’aromathérapie depuis 8 ans sur les animaux qu’elle reçoit dans la clinique Lingostière (Nice).
“Les huiles essentielles ne sont pas « toxiques », tout dépend de leur composition, de leur dosage, de leur durée d’application, de la voie d’application…Il peut y avoir aussi réaction allergique à leur contact, en cas de doute ou sur un animal allergique, toujours faire un essai sur une petite zone et attendre 48H. Il faut donc les connaitre pour bien les utiliser. Ou alors, utiliser des produits « finis » dont les mélanges sont sans risques.”
La facilité avec laquelle on accède désormais aux informations sur Internet ne doit pas faire oublier que les professionnels de santé sont nos premiers référents pour s’assurer du bien-être de nos animaux. “Les animaux ne parlent pas, il faut donc bien les examiner et faire éventuellement des examens complémentaires (prise de sang, échographie, radiographie…) pour déterminer de quoi ils souffrent. Ensuite il faut administrer le bon traitement d’allopathie et/ou d’aromathérapie. L’automédication pour des choses simples (plaies, brûlure…) est possible si on connaît les HE, mais pas pour des problèmes plus complexe.”
Physiothérapie, une reprise tout en douceur
Heureusement, les médecines douces se développent aussi parmi les enseignements vétérinaires. En effet, la physiothérapie, une alternative à la kinésithérapie adapté aux animaux, en est un bon exemple notamment dans les cas de troubles neurologiques ou orthopédiques. En France, la physiothérapie se développe depuis une dizaine d’années. Ainsi depuis deux ans on remarque un boom de cette discipline, qui n’est cependant pas encore considérée comme une spécialité.
“L’origine de la physiothérapie est due à deux événements historiques la poliomyélite et la fin de la première guerre mondiale” détaille Roberta Burdisso, vétérinaire en charge de l’unité de physiothérapie du centre hospitalier Frégis (Arcueil).
La physiothérapie vétérinaire regroupe l’ensemble des techniques manuelles (mouvements passifs, stretching, massages) et instrumentales (laserothérapie, ultrasons, diathermie, électrothérapie, thermothérapie, hydrothérapie, cryothérapie) permettant le diagnostic et le traitement des troubles fonctionnels et lésionnels chez les animaux.
Tous les animaux atteints d’un trouble neurologique ou orthopédique peuvent bénéficier de la physiothérapie, en complément d’un traitement chirurgical, ce qui est notamment conseillé pour les chiens arthrosiques ou âgés qui ne peuvent pas être opérés. ''L’immobilisation peut entraîner des effets délétères sur les tissus, la physiothérapie consiste à mobiliser ces articulations, à les muscler pour revenir à un stade physiologique sans douleur. La chose fondamentale c’est agir sur la douleur dans une première phase, pour récupérer une forme physique dans une deuxième phase. La physiothérapie est une médecine douce non invasive, qui utilise des techniques naturelles comme les mains, l’eau, la lumière, la chaleur, le froid, les vibrations. J’aime beaucoup les médecines douces j’utilise souvent la phytothérapie et l’homéopathie en association à la physiothérapie, toutes les médecines ont des limites il faut savoir changer de direction au bon moment quand une thérapie ne marche pas.''
Homéopathie, plus doux et moins cher
L’homéopathie vétérinaire a connu un véritable essor au début des années 1980. En 2003, environ 10 % des vétérinaires français prescrivaient déjà des remèdes homéopathiques. Apparemment tout aussi efficace que les remèdes allopathiques (i.e. traditionnels), l’homéopathie a pourtant des avantages non négligeables. A savoir son coût (minime) et la facilité d’administration des médicaments, pour une guérison somme toute aussi rapide.
Dans une thèse sur l’homéopathie vétérinaire rédigée en 2003, on apprend que pour une même affection, le traitement homéopathique fait économiser 94 % par rapport au prix du traitement traditionnel. Et pour une maladie chronique comme l’arthrose, qui se manifeste par crises, les propriétaires apprécient autant les économies réalisées que l’absence d’effets secondaires et indésirables liés à la prise d’anti-inflammatoire, quasiment obligatoires pour soulager les animaux.
Naturopathie, les limites de l’anthropomorphisme
Actuellement, la naturopathie n’est pas reconnue comme une discipline en France, à l’inverse de l’Allemagne ou plus récemment la Suisse. Cela n’a pas empêché quelques naturopathes de développer leur pratique pour soulager les animaux. A la différence de l’aromathérapie et de la physiothérapie, la naturopathie ne soigne pas en tant que tel. C’est ce que nous apprend le site Naturopattes, la bible des adeptes des médecines naturelles pour les animaux de compagnie.
La naturopathie pour les animaux se base sur toutes les disciplines “naturelles” mentionnées plus haut, et bien d’autres. Cependant, la naturopathie est fondée sur une approche holistique de la maladie et sur l’auto-guérison du corps grâce au mental. Malheureusement, on ne peut pas encore mesurer la résilience d’un animal, cette notion étant déjà très subjective pour les humains. Pour Joëlle Robyns, ''“En allopathie, nous sommes limités lorsque l’on a à faire à des virus ou à des déficits immunitaires. Les HE sont très utiles et très efficaces. De même, les antibiotiques, très critiqués pour leur emploi abusif, peuvent être remplacés par les HE, à plus large spectre et présentant beaucoup moins d’effets secondaires. En naturopathie, c’est surtout l’ignorance qui limite l’emploi des médecines naturelles, l’idéal est de bien jongler avec ces 2 formes de médecine.” Mon vétérinaire avait l’habitude de comparer son domaine avec la pédiatrie “les seules disciplines où les patients ne peuvent pas vous dire où et comment ils ont mal”. A nous, maîtresses et maîtres, de comprendre et de déchiffrer un comportement différent pour soulager nos compagnons le plus tôt et du mieux possible!
Quelques liens utiles
Pour en savoir plus, voici quelques liens pour mieux aborder les médecines douces pour les animaux:
Un très long dossier sur les HE pour les animaux sur AromaZone et sur l’utilisation des fleurs de Bach pour nos amis à 4 pattes .
Sur abonéobio, vous trouverez également de nombreux conseils et des produits écologiques pour l’hygiène et la protection de vos compagnons, chiens et chats.
Si vous êtes vétérinaire, vous pouvez également suivre des formations complémentaires en acupuncture, ostéopathie, aromathérapie etc. Il existe même des formations à distance.
Pour les adeptes de ces médecines douces, déjà aguerri, voici des supports pour la pratique de l'acupuncture et les massages pour les animaux.
Sans oublier les livres qui traitent de ces sujets dont 30 millions d’amis
Vous en connaissez d’autres? Ou vous avez déjà eu recours à ces médecines naturelles pour faire soigner ou soulager vos animaux? Laissez nous un commentaire pour en parler !