Il n’est pas toujours facile de trouver les protections hygiéniques adaptées à son mode de vie, et bon pour sa santé. Entre les serviettes hygiéniques, les tampons (avec ou sans applicateur), la cup… Sans oublier les polémiques à répétition autour de l’hygiène intime. Abonéobio fait le tour de la question.
Les règles sont encore aujourd’hui un sujet tabou. Une preuve ? Les pubs pour serviettes hygiéniques, où un liquide bleu est absorbé. Qui a des règles bleues ? Autre argument, la première étude sur les douleurs en périodes menstruelles date… de 2016 ! Enfin, il ne faut pas oublier que la composition et la fabrication de produits de protection intime ne sont encadrées par aucun règlement spécifique…
Des tampons aux compositions opaques
Tampons, serviettes hygiéniques, protège-slips… Que contiennent-ils vraiment ? Si les marques conventionnelles ont fait quelques efforts récemment, la composition de leurs produits n’est pas toujours transparente…
Pourtant, les protections hygiéniques sont en contact direct avec la muqueuse vaginale (tampons) ou génitale (serviettes). Et ce environ 5 jours par mois, pendant une trentaine d’années.
En juillet 2018, un rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) constatait la présence de produits chimiques dans les protections périodiques. Entre des suspections de perturbateurs endocriniens (notamment pour les parfums) ou des ingrédients considérés comme des sensibilisants cutanés, la composition est loin de faire rêver.
Les protections hygiéniques peuvent contenir, entre autres :
- Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ;
- Dioxines et furanes, probablement obtenus lors du process de blanchiment au chlore ;
- Des pesticides, contenus dans les matières premières comme le coton.
"Pas de risque à long terme"
Néanmoins, le directeur général délégué de l’Anses, Gérard Lasfargues, estime que « aucun dépassement des seuils sanitaires n’a été mis en évidence, que ce soit dans les tampons, les protège-slips et les serviettes hygiéniques. Il ne semble pas y avoir de risque à long terme ». Cependant, l’Anses révèle que certaines de ces substances pourraient être facilement remplacées, et encourage les fabricants à améliorer la qualité de leurs matières premières ou leur processus de fabrication. Avant de conclure que « le dispositif réglementaire existant qui encadre la composition, l’utilisation et la fabrication des produits intimes tel que défini par la directive sur la sécurité générale des produits n’est pas suffisant ».
Les alternatives aux protections hygiéniques conventionnelles
Si la composition des marques conventionnelles reste bien trop souvent opaque, des alternatives écologiques existent. La marque bio Silver Care fabrique des protections hygiéniques en coton 100 % bio. Hypoallergéniques, elles sont conçues pour réduire les risques d’allergies et d’irritations. Les serviettes hygiéniques Silver Care ne contiennent ni parfum, ni chlore ni dioxyne. De leur côté, les tampons Silver Care n’ont ni viscose ni rayonne (soie artificielle).
Autre style de protection hygiénique dont vous pouvez être sûr de la composition : la coupe menstruelle. En thermoplastique élastomère (de degré médical) ou en silicone platine, ici pas de chichi ! Et en plus, c’est zéro-déchet.
Le syndrome de choc toxique
Le syndrome de choc toxique (SCT) est une maladie infectieuse qui se déclare pendant les règles. Elle est provoquée par le staphylocoque doré. Le staphylocoque doré est une bactérie qui fait naturellement partie de l’organisme de 30 à 40 % de la population.
Parfois présent au niveau vaginal chez les femmes, il peut produire, dans un environnement favorable, une toxine qui passe dans le sang et déclenche le choc toxique. Ici, l’environnement favorable au développement de cette toxine est le sang, notamment le sang stagnant, qui modifie le pH du vagin. Ce qui arrive en cas d’utilisation d’un tampon ou d’une coupe menstruelle. Ici, ce n’est donc pas la composition de la protection hygiénique qui est en cause, mais son utilisation.
Les symptômes du choc toxique sont nombreux : fatigue, fièvre, vomissement… Ressemblant aux symptômes de la grippe, le choc toxique n’est pas toujours évident à déceler. En cas de doute, le premier réflexe à avoir est de retirer le tampon ou la cup et de se rendre aux urgences.
Pour se protéger de cette toxine, le corps va favoriser l’irrigation sanguine des organes vitaux, comme le cœur et le cerveau. Et ce au dépend des membres, ce qui peut provoquer des nécroses, et des risques d’amputation, comme cela a été le cas de la mannequin américaine Lauren Wasser. Le choc toxique peut même être mortel.
En France, une vingtaine de cas est recensée par an, contre seulement 2 en 1999.
Diminuer les risques de choc toxique
Il est néanmoins possible de diminuer les risques de choc toxique. Ainsi, il est recommandé de changer son tampon ou de vider sa cup toutes les 4 à 6 heures. Bien sûr, n'utilisez pas ce genre de protection en dehors des menstruations.
La flore vaginale reste encore la meilleure protection contre les infections. Pour la garder en équilibre, une bonne hygiène intime est indispensable. Il est conseillé de pratiquer la toilette intime quotidiennement avec des produits adaptés à la muqueuse vaginale. Coslys propose deux produits pour l’hygiène intime à usage externe : un gel intime pour un usage quotidien, et le second dédié aux muqueuses sensibles et aux périodes de gênes.