Dans un monde où les produits d'hygiène envahissent nos salles de bains, il est crucial de se pencher sur leur composition et les dangers potentiels qu'ils représentent pour notre santé et l'environnement. Cet article explore en détail ce que contiennent nos produits d'hygiène quotidiens, les risques associés à certains ingrédients, et vous guide pour faire des choix éclairés en apprenant à déchiffrer les étiquettes. Adopter des produits d'hygiène bio n'est pas seulement une tendance, mais une démarche responsable pour votre bien-être et celui de la planète.
De quoi est composé votre produit d'hygiène quotidien ?
Un cosmétique classique est composé :
- à 80 % d'un excipient. Il s'agit par exemple d'eau et de tensioactif pour un shampooing, ou pour une crème d'un mélange d'eau et d'huile en ajoutant un émulsifiant pour faire prendre la "mayonnaise". Cette base est le socle de votre produit, elle doit être de qualité pour que les principes actifs puissent être efficaces. Malheureusement, les fabricants conventionnels ne donnent que peu de détails sur les ingrédients qui la composent.
- d'agents ou principes actifs : ce sont eux qui confèrent des vertus aux produits.
- d'additifs : conservateurs, antioxydants, colorants...
- de parfums pour séduire le consommateur.
Où est le danger ?
Notre peau absorberait en moyenne 2 kilos de produits chimiques par an ! Avec ses 2 m2 de surface, elle est composée de 3 couches : l'épiderme, le derme et l'hypoderme. Nombreuses substances d'un produit cosmétique passent le derme : il est donc essentiel de connaître la composition de nos produits utilisés au quotidien.
Le professeur Belpomme, cancérologue, incrimine les nombreux additifs. Certaines matières, généralement toxiques, surchargent le foie et à long terme peuvent provoquer une intoxication chronique qui conduit à des allergies, des dermatoses, des cancers... Il faut comprendre que c'est l'exposition quotidienne, régulière et répétée, d'un individu à ses substances cancérigènes, qui en s'associant les unes aux autres peuvent par « effet cocktail » déclencher des mutations critiques pouvant conduire au développement d'un cancer. Aujourd'hui ¾ des cancers ont une origine qui reste en suspens. Un cancer se manifeste quand nos cellules subissent trois à six mutations. Actuellement 100 000 molécules n'ont pas été contrôlées, 5000 ont été testées et 100 d'entre elles sont cancérigènes (Université de la Terre, 19/11/05). Le principe de précaution est essentiel pour nous protéger.
Comment choisir en déchiffrant les étiquettes ?
Regardez attentivement les étiquettes de vos produits, vous y trouverez obligatoirement le détail de la liste INCI. Vous pourrez la confronter à la liste ci-dessous d'une partie des substances suspectées d'être dangereuses, élaborées à partir de différentes sources.
Aujourd'hui, personne ne sait ce qui se passe vraiment sur la peau des utilisateurs. La précaution est probablement la meilleure alliée de notre santé :
- Les huiles minérales (petrolatum- vaseline, paraffinum liquidum: huile de paraffine, glycérine de synthèse, microcristallina, isohexadécane, isoparaffin, ceresin ...) qui proviennent de la distillation du pétrole. Très bon marché, elles ne fournissent aucun nutriment, accusées de boucher les pores, de créer de l'acné et d'empêcher la peau de respirer. Elles pourraient être stockées dans l'organisme et endommager le foie ou entraîner une inflammation des valvules du cœur. Ils sont très utilisés dans la cosmétique classique en raison de leur usage facile et stable.
- Les silicones (dimethicone, cyclomethicone, cyclopentasiloxane,...) agents filmogènes de synthèse souvent d'origine pétrochimique, polluants car non biodégradables et partiellement occlusifs pour la peau. Très utilisés en cosmétique conventionnelle, présents dans les shampoings et après shampoings pour gainer le cheveux notamment.
- Les glycol (PEG polyéthylène de glycol, PPG polypropylène glycol, butylène glycol, laureth 7, ceteareth 20,..), qui rendent la peau perméable et seraient susceptibles d'y faire pénétrer des corps étrangers. Ils favoriseraient boutons et points noirs. Ils sont souvent inclus dans les composants des matières premières.
- Le phénoxyéthanol , Conservateur et bactéricide de la classe des éthers de glycol. Il agit en synergie avec les parabens. Très controversé et régulièrement attaqué par la Revue Que Choisir qui passeraient à travers la peau et seraient toxiques sur l'appareil reproducteur.
- Les agents moussants irritants : SLS sodium lauryl sulfate et SLES sodium laureth sulfate , très irritants pour la peau, ils s'obtiennent à partir de manipulations très dangereuses (L'éthoxylation est une technique chimique faisant appel à l'oxyde d'éthylène, liquide hautement toxique qui a donné naissance à un gaz de combat. Cette opération est très difficile à réaliser et engendre parfois l'apparition de dioxanes). Ils seraient rapidement absorbés et retenus dans les yeux notamment, ils pourraient provoquer des cataractes et empêcher les yeux des enfants de se développer normalement.
- Les parabènes (méthylparaben, éthylparabène et particulièrement propylparaben, butylparaben,, isobutylparaben), conservateurs synthétiques, allergisants, suspectés de traverser l'épiderme et d'être toxiques pour le système endocrinien (Le Professeur Darbre de L'université de Reading a détecté des parabens dans des tissus prélevés sur 20 tumeurs du sein ? article Le Monde 10/01/06). Encore une fois, le risque est lié à l'accumulation des parabens, présents aujourd'hui dans 80 % des produits de soins et d'hygiène. Il n'existe pas de parabens naturels. Ils sont toujours d'origine synthétique.
- Le Formaldéhyde, conservateur classé cancérigène et les libérateurs de formaldehyde comme le DMDM Hydantoïne (Dimethylol Dimethyl) conservateur allergène qui remplace parfois les parabens.
- La dioxane,(ou dioxyne) substance chimique cancérigène, dérivé du pétrole qui apparait lors de la combustion de matières naturelles ou chimiques. Egalement sous-produit non désirable de certaines réactions chimiques. Selon l'EPA américaine plus de la moitié des savons pour bébé en contiennent.
- Les EDTA (Ethylène- DiaminoTrétra-Acétate) et son ersatz Etidronic Acid, présents dans les savons, douteux sur le plan toxicologique et difficilement dégradable.
- Les sels d'aluminium présents dans les déodorants anti-transpirants, outre les réactions allergiques ils sont de plus en plus suspectés dans certaines maladies neuro-dégénératives (Alzheimer...).
- Les Phtalates (diéthyl ou DEP) solvants et dénaturants de l'alcool imposés par les douanes afin de prévenir les fraudes à l'égard de l'alcool de bouche.
Choisir plutôt... - Des produits naturels.
- Des huiles ou cire végétales (jojoba, argan, karité, olive, amande, noisette...) obtenues par première pression à froid des graines, des fruits, des plantes sans OGM.
- Des excipients composés d'eau florale chargée en principes actifs (plutôt que l'eau).
- Des bases lavantes végétales et douces comme le gel lavant neutre Coslys.
- Des émulsifiants naturels : coprah (noix de coco), palme, glycine...
- Des actifs à base d'extraits naturels transformés par des procédés appropriés qui préservent les valeurs nutritives (vitamines, sels minéraux...) (pas d'extraction par solvant ni de pression à chaud).
- Si possible des conservateurs naturels (certains synthétiques sont acceptés par Ecocert et Cosmébio).
- Des ingrédients bio certifiés, garantie non seulement d'un mode de production respectueux de l'environnement mais aussi d'une traçabilité complète de la parcelle cultivée jusqu'au produit fini.
Précisions : le Professeur Belpomme est spécialisé en cancérologie. Il est expert auprès des tribunaux européens concernant la pollution chimique et il est l'un des instigateurs de l'Appel de Paris (moratoire pour lutter contre la pollution chimique avec un constat sur les maladies engendrées, signé par des scientifiques, des prix nobels, des personnalités, l'ordre des médecins. Voir sa biographie. Vous pouvez poursuivre en lisant l'ouvrage "la vérité sur les cosmétiques de Rita Steins", livre de référence à la base de l'émission Envoyé Spécial de mars 2005. Enfin, pour les mordus du détail, allez sur Le Flacon.